Napoléon et le rêve américain

Après la défaite de Waterloo, Napoléon doit battre en retraite. Il arrive le 21 juin à Paris et confie à ses proche : « Ma carrière politique est terminée ». Mais contrairement à d’autre hommes politiques qui auraient pu faire la même confidence, Napoléon est bien décidé à tenir parole. Le lendemain, il abdique en faveur de son fils Napoléon II et part pour Rochefort. Il dira à Monge : « Désormais, sans armées et sans empire, je ne vois que les sciences qui puissent s’imposer fortement à mon âme. (…) Je veux faire une nouvelle carrière, laisser des travaux, des découvertes dignes de moi. Je parcourrais le nouveau continent depuis le Canada jusqu’au Cap Horn, et, dans cet immense voyage nous étudierons tous les phénomènes de la physique et du Globe. ». Le 29 juin, il arrive habillé en Bourgeois à Rochefort mais s’aperçois vite que le HMS Bellerophon, navire britannique bloque l’embouchure de la Charente et empêche par conséquent tout départ.

Il envoie donc son avant-garde à la rencontre du capitaine de la frégate, et les deux partis négocie et le capitaine britannique Maitland propose d’emmener l’empereur en Angleterre pour profiter de l’Habeas Corpus, interdisant tout internement sans procès pour quiconque toucherait la terre anglaise. De là, sachant l’admiration que lui voue le peuple anglais, il pourrait alors négocier son départ pour le nouveau monde. Napoléon, satisfait de l’arrangement accepte et se constitue prisonnier de Maitland. Le capitaine, fervent admirateur de Bonaparte lui dira que l’empereur ne pourrait rien être d’autre que son hôte et qu’il n’oserait le considérer son prisonnier.

Alors que tout se passait pour le mieux pour l’empereur, les anglais entendent parler de l’arrangement et interdise au Bellerophon d’accoster à Plymouth. Après trois semaine à mouiller le long de la cote, le gouvernement anglais décide de transférer Napoléon sur le HMS Northumberland et l’emmène sur la « petite ile », comme l’avait écrit le jeune Napoléon sur son manuel de géographie de collège, de St Helene, acheté à la compagnie des Indes orientales anglaise pour l’occasion.

Ce voyage et la détention qui vas suivre, au delà de s’effectuer au mépris de toute les lois et du droit, vas, bien plus qu’éloigner l’empereur d’Europe, nous empêcher de rencontrer en Napoléon, en plus du génie militaire que nous connaissons tous, un éventuel grand scientifique et géographe.

Mais bien plus qu’un voyage scientifique, les rêves de ce Napoléon épuisé par une vie de conquête et d’aventures romanesques ne sont on ne peut plus humains, comme il le dira lui-même à son médecin : «Si j’étais allé en Amérique, j’aurais fait de l’agriculture, j’aurais soigné mon jardin, j’aurais accueilli quelques vieux débris de mon armée qui seraient venus m’y retrouver et nous eussions vécu ensemble. Ça vous fait rire, docteur ! Mes goûts sont simples, j’ai besoin de peu ; j’ai toujours envié le sort d’un bon bourgeois de Paris, riche de 12.000 livres de rente, pouvant cultiver les arts et les lettres; j’y ajoute le bonheur intérieur de famille, sans lequel il n’est point de bonheur possible, dans quelque classe qu’on se trouve. »

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