Mai 68, révolution raté ou utopie bienveillante?
- N.K.
- 7 déc. 2018
- 2 min de lecture
A la veille d’une mobilisation sans précèdent des « gilets jaunes » questionnant les fondements même de la Ve République, de nombreuses analogies furent faites avec les évènements de mai 68, quand la France s’embrasa.
A cette époque, le baby boom d’après guerre révèle un nouvel acteur de la vie politique, le « jeune ». Révolté dans l’âme, perdu au centre d’une guerre froide inactive, il considère l’imagination comme étant à la base de toutes choses et les libertés individuelles et l’épanouissement personnel adulé. Le 22 mars, c’est l’étincèle. Alors que des deux côtés du rideau de fer, les jeunes se révoltent (Allemagne, Italie, Etats Unis, Japon, Mexique Tchecoslovaquie ou encore Chine), une centaine d’étudiants

français prennent la Tour de la faculté de Nanterre avec en tête le célèbre Daniel
Cohn-Bendit. Le 2 mai, les étudiant en colère organisent une journée anti-impérialiste durant laquelle s’organisent des conférences et des débats menés par les trotskistes, les maoïstes et les anarchistes.

Le mouvement se propage et la Sorbonne est occupée. La police intervient et arrête 600 étudiants. La fermeture de la Sorbonne jette les étudiants dans les rues. Ces derniers s’organisent et montent des barricades dans le quartier latin. Bientôt, le mouvement se propage à travers les réseaux étudiants et gagne la majorité des villes universitaires. Alors que durant la nuit du 10 au 11 mai les policiers prennent d’assaut les barricades, plus de 350 blessés sont dénombrés. Cette police présentée par les étudiants comme proche des SS trouve échos au sein de la population et le lendemain, de nombreuses grèves sont déclarées.
Le 19 mai, alors que la France compte plus de 2 millions de grévistes, le général de Gaulle déclare : « les reformes, oui, la chienlit, non ! ». Cependant, la révolte continue de s’étendre et le 24 mai, on décompte 10 millions de grévistes. Le pays est paralysé. C’est la plus importante grève depuis 1936 et le Front populaire.

Le 27 mai, après de nombreuses discussions, les accords de Grenelle sont signés entre gouvernement et syndicats et les mouvement s’essoufflent. Le 29, De Gaulle disparait à Baden Baden rendre visite à son ami le général Massu. Ce coup politique étrange joue en sa faveur et lors de la dissolution de l’assemblée, L’UDR obtient la majorité absolue. De Gaulle et la Ve république en sortent grandit
Parfois qualifiée de « révolution manquée », et malgré le large recours à la rhétorique et aux symboles des révolutions françaises précédentes comme les baricades et les drapeaux rouges, Mai 68 est pour beaucoup plus une explosion confuse, parfois violente, plus souvent encore ludique et festive, d’un moment d'illusion révolutionnaire, de l’utopie d'une transformation radicale de la vie et du monde. Ce que refléta notamment une prolifération d'affiches et de slogans imaginatifs : « Sous les pavés, la plage !», « Il est interdit d’interdire ! », « Jouissez sans entraves », « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi », « Soyez réalistes, demandez l’impossible », etc.

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