Napoléon III, le premier des socialistes?
- N.K.
- 9 mars 2019
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George Sand dira de Louis Napoleon Bonaparte qu'il est un "genie socialiste". En effet, malgré ses penchant pour la dorure impériale, l'Empereur, ayant régné de 1948 à 1870, a mis en place une politique proche du socialisme moderne.
Napoléon III avait fait connaître tôt sa philosophie politique dans "Idées
napoléoniennes" et dans "De l'extinction du paupérisme" (1844), mélange de romantisme, de libéralisme autoritaire, et de socialisme utopique.
En effet, si on se reporte à la jeunesse de Napoléon III, à sa formation, à ses lectures, on trouve une inlassable curiosité qui le poussait à rechercher le contact avec les intellectuels préoccupés du social.
Sans idées préconçues, il était curieux de toutes les expériences, quitte à les passer ensuite au crible de la critique.

Son éducation, renforcée par le précepteur Le Bas lui permis de s'ouvrir à l'Allemagne et plus tard à l'Angleterre. Connaissant l'italien, l'allemand, le grec et le latin, c'est un jeune homme ouvert sur le monde qui, après les romanesques aventures de Strasbourg ou de Boulogne sur mer, arrive à se présenter contre Lamartine à la présidentielle de 1848.
Lisant avec passion Saint-Simon, Proudhon, Fourier, le Père Enfantin, Victor Considérant, Jean-Baptiste Say, Louis Blanc, Blanqui, Caget ou Pierre Leroux. Il est en relation avec Edgar Quinet, Michelet, Carnot, Georges Sand. Il apparaît si bien informé des théories de Saint-Simon que Louis Girard le surnommera plus tard le « César saint-simonien ».
Il est particulièrement conquis par les théories de Saint-Simon. Ce dernier entend, en effet, mettre fin à l'« exploitation de l'homme par l'homme ».
Certains ont même ajoutés aux grands noms du socialisme (Marx, Hegel) celui de Louis-Napoléon, avec toutefois cette différence essentielle que le Prince croyait possible une association du capital et du prolétariat, thèse combattue avec acharnement par Karl Marx qui veut édifier un socialisme international et révolutionnaire.

Marx reprochera par la suite à Napoléon III ses excellentes relations avec les grands capitalistes juifs, tels les Rothschild, les Pereire, les Fould.
Mais, s'il veut favoriser l'essor industriel, embellir les villes, et conservé son emprise sur la bourgeoisie, Louis-Napoléon n'en juge pas moins nécessaire d'améliorer l'agriculture et l'élevage, afin de limiter l'exode rural, de rendre la vie plus acceptable dans les campagnes, d'accroître les ressources des paysans, des éleveurs. Cela illustre parfaitement sa volonté de lutte contre le paupérisme, consequence directe de l'industrialisation pour ce dernier.
Napoléon III sera également a l'origine de grand progrès social comme les premières mutuelles, le droit de grève ou l'amélioration de l’habitat.

Voulant deja faire prévaloir en Europe le « principe des nationalités », une sorte de droit des peuples a disposés d'eux memes, 70 ans avant W. Wilson, l'empereur mène une diplomatie sur ces bases. Il s'engage avec les Anglais dans la guerre de Crimée, secourt les chrétiens d'Orient puis subit de graves déconvenues au Mexique comme en Italie. Affaibli par la maladie et poussé de l'avant par l'opinion publique, il engage une guerre désastreuse contre la Prusse qui va lui coûter son trône et ternir le bilan de son règne.
Cependant, les idéaux socialistes de Napoleon III ne l'empêcherons pas d'entreprendre des actions méprisées par les communistes, comme le fit de signer un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni. Il institue également une union monétaire qui englobe, jusqu'à la Première Guerre mondiale, de nombreux pays. Il entreprendra également de jeter les bases d'un nouvel empire colonial en Outre-mer, au Sénégal, au Cambodge, en Cochinchine, en Nouvelle-Calédonie. La cour, quant à elle, se signale par une activité bourdonnante. Elle est ouverte à toute la bourgeoisie sans esprit de classe et se montre accueillante pour les gens de lettres.
Louis Napoleon, dernier monarchie de France, fut un empereur aux idée avant-gardistes qui permirent à la France de faire sa revolution industrielle et d'améliorer les conditions des travailleurs. ce dernier écrira d'ailleurs:
«Quant aux réformes possibles, voici celles qui me paraissent les plus urgentes : admettre toutes les économies qui […] permettent la diminution des impôts les plus onéreux au peuple ; […] pourvoir à la vieillesse des travailleurs par des institutions de prévoyance ; introduire dans nos lois industrielles les améliorations qui tendent, non à ruiner le riche au profit du pauvre, mais à fonder le bien-être de chacun sur la prospérité de tous.», résumant assez bien sa politique intérieure
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